La Foire Régionale de Rambouillet

« Salut, je suis la reine d’Angleterre. Il est où le vestiaire ? » La femme assez vulgaire qui s’adresse à nous en ce 10 juin, dans la caravane du Comité de Foire, n’est pas échappée d’un asile : c’est la vedette de l’attraction phare de la Foire Régionale de Rambouillet de 1995. Une belle aventure que l’enthousiasme et l’implication d’une poignée de bénévoles ont pu faire exister durant 22 ans, malgré bien des problèmes !

Mais commençons par le commencement !

L’idée

En 1979 Marcel Paccou est président du Syndicat d’Initiatives de Rambouillet. Il est également vice-président de l’Association Industrielle et Commerciale (AIC) dont les membres supportent depuis 3 ans la concurrence du magasin Carrefour.

Pourquoi ne pas imaginer une foire commerciale à Rambouillet ? Il en existait une, avant la guerre. Ni la municipalité, ni l’AIC ne sont intéressées ? Qu’importe, il la créera seul. Il a la volonté et la ténacité. Et la sérénité de ceux qui considèrent que normes et règlements ne s’appliquent qu’aux autres.

Marcel Paccou crée donc avec quelques amis l’association « Comité Economique de Rambouillet et de sa Région » et en prend la présidence.

L’emplacement

Faute d’installations adaptées à un tel événement, les deux (trois ?) premières éditions de la foire ont lieu dans la partie ouverte au public du parc du château. L’espace y est mesuré, mais en outre la foire pourrait être supprimée sans préavis au cas où l’Elysée aurait besoin du château de façon imprévue : un risque bien inconfortable !

C’est ensuite l’hippodrome qui l’accueille, dans un terrain à l’arrière, pour ne pas avoir à traverser la piste. Mais ce champ n’est pas stabilisé : une année, un orage noie le terrain, la veille de l’installation des stands. Il faudra poser sur le sol de grands planchers pour que les visiteurs puissent s’y risquer. Quant aux forains, (parce que la foire se double maintenant d’attractions foraines) leurs lourds camions restent embourbés. Ce sont les engins du génie du 501ème RCC de Groussay qui viennent les dégager, mais le terrain n’est pas assez stable pour que la grande-roue puisse être déployée !

1989, 10eme édition au Bel-Air

Avec l’intervention de la nouvelle municipalité (Gérard Larcher, élu en 1984, Marcel Paccou entré au conseil municipal sur une liste dissidente), un accord est trouvé entre le Comité de Foire et la direction de l’hypermarché Carrefour.

Carrefour pourra installer dans quelques années sa station service, en limite sud de son terrain, pour ne pas être trop près des habitations. En attendant la foire pourra utiliser, d’abord le terrain situé entre le parking et la RN10, puis la parcelle de terrain sud, à charge pour elle d’en assurer le remblaiement et de payer un loyer. Le dimanche, le magasin étant fermé, la foire pourra même utiliser la totalité de son parking

Au fil des années les relations entre le Comité et Carrefour se tendent. Bientôt ce n’est plus la direction locale qui est l’interlocuteur-décideur, mais la Sté Immobilière Carrefour, à Paris : de redoutables négociateurs !

Quoi qu’il en soit l’édition 2001 sera la dernière au Bel-Air. En 2002, c’est une structure privée qui tentera de la poursuivre, en marge du Salon de la Chasse de Rambouillet, à l’hippodrome, puis aux Bréviaires, avant de l’arrêter définitivement.

Le Rotary Club, qui cherchait à remplacer son Salon des Antiquaires, reprendra une partie de ses exposants pour tenir, chaque année, un salon des vignerons et de la gastronomie : le Ramboli’vins.

Les chapiteaux

La Foire dépend trop de la météo si les stands sont en extérieur. Faute de locaux appropriés, la solution s’impose donc: installer une majorité d’exposants dans un chapiteau en location.

La Foire louera jusqu’à trois chapiteaux assemblés : deux structures aluminium avec parquet de 4000m2 et 300m2, et une structure traditionnelle de 500m2. Ils seront complétés par des installations extérieures : le podium d’animation, un restaurant, des exposants qui ont besoin d’une place importante (vente d’échelles, de matériel de jardinage, automobiles…)

La location des chapiteaux est très onéreuse. Les frais de montage et démontage seraient les mêmes pour une foire d’un weekend, qui serait alors impossible à rentabiliser.

S’y ajoutent la location des structures internes de stands, toute l’installation électrique, les blocs sanitaires…

L’engrenage

Pour couvrir les frais de location des chapiteaux il faut louer les stands un prix élevé (en 1999 : 2950F HT pour un stand intérieur de 3mx3m + 800F d’alimentation électrique + 900F de droit d’inscription). Pour le justifier, il faut que la Foire se déroule sur 2 weekends.

Il est relativement facile d’attirer du public le weekend, mais du lundi au vendredi soir la Foire est déserte. Or les exposants supportent, outre le coût de leur stand, des frais de personnel, leur hébergement, leurs dépenses commerciales… La Foire doit donc engager un budget publicitaire important, et multiplier les attractions pour faire venir le maximum de public.

Ces dépenses commerciales obligent à trouver encore plus d’exposants pour rentabiliser la Foire dont le budget, dès 1990 dépasse le million de francs. Et comme chaque année de nombreux exposants sont déçus par leur résultat, il faut sans cesse en trouver de nouveaux… ce qui pousse à  être de moins en moins regardants quant à leur sérieux et à la qualité de leurs produits…

Les exposants

Conçue initialement pour favoriser le commerce local, la Foire a attiré initialement des exposants Rambolitains, dont le stand a complété, durant 10 jours, l’activité de leur magasin.

Mais ils ont été de moins en moins nombreux : d’abord faute d’un personnel suffisant pour tenir en parallèle leurs deux points de vente. Mais aussi parce que la vente en foire répond à des techniques de vente très différentes de celles d’un magasin local. Ici on réalise des coups sans lendemain. Les ventes sont poussées par l’annonce de promotions exceptionnelles, par des promesses mirobolantes qu’on n’aura pas à justifier. Le vendeur doit être un excellent animateur. Son numéro est soigneusement préparé pour conduire à la vente.

En magasin le vendeur est un technicien qui veut fidéliser sa clientèle en se faisant une réputation basée sur l’honnêteté et le sérieux…

Resteront jusqu’au bout les concessionnaires automobiles, entraînés par JM Prehel (Peugeot) qui occuperont un espace important, groupés en extérieur, le long de la RN10.

L’un des chapiteaux reçoit des stands d’organismes institutionnels : la Mairie de Rambouillet, la Chambre de Commerce de Versailles, le Conseil Général… C’est un moyen pour eux de subventionner la Foire, tout en présentant le bilan de leur activité (notamment en période électorale!).
Leur présence sert d’alibi, le mercredi, à quelques écoles pour organiser une sortie scolaire, et elle justifie, le matin de l’inauguration, la présence de quelques personnalités régionales, et une bonne couverture médiatique.

Les Nouvelles de Rambouillet tirent un numéro spécial diffusé gratuitement à tous les visiteurs.

En extérieur, il était rare que quelques « postiches » ne viennent pas installer leur camion.
Généralement c’était pour vendre de la porcelaine, avec une organisation bien rôdée, et d’une grande efficacité.

Sur l’estrade du camion, le bonimenteur vante sa marchandise (peinte à la main, réalisée selon des procédés artisanaux réputés, véritables pièces de collection etc…) et fait des cadeaux : ce superbe vase offert au premier qui lèvera la main. « C’est le monsieur, ici, qui a été le plus rapide ! » Il s’extasie devant son cadeau. C’est ensuite un objet de qualité qui sera offert gratuitement aux 5 clients les plus réactifs… et la petite trentaine de clients qui se sont progressivement attroupés devant le camion, souffre de ne pas avoir réagi assez vite, et constate que les promesses sont bien tenues. On parle de « postiches » parce que les gagnants sont des comparses, qui modifient leur apparence d’une séquence à l’autre…

Bien échauffés ainsi par 3 ou 4 distributions de cadeaux, les clients se voient maintenant proposer un service entier à 4 ou 5 000 francs ( « un prix exceptionnel pour un service qui est en vente à Paris pour 20 ou 25000 francs ! ») et des conditions de payement incroyablement avantageuses et les mains se lèvent, et les bons d’achat se signent dans l’euphorie d’avoir été plus rapide que les postiches qui contestent et arborent une mine désespérée.

Ce sont des gens en pleurs qui viennent le lendemain demander au Comité de Foire d’intervenir pour annuler l’achat d’un service dont ils n’ont aucun besoin, et pas le premier sou pour payer les chèques qu’ils ont signés avec la promesse d’une mise en banque différée. Or, la loi Scrivener qui institue un délai de réflexion ne s’applique pas dans les foires…

La sécurité

Cette course aux exposants, qui conduit le Comité à accepter n’importe qui (y compris un jour, un stand de la Scientologie, dissimulé, il est vrai derrière une raison sociale d’éditeur) posait chaque année de sérieux problèmes d’organisation.

Les exposants, qui avaient retenu un stand sur plan (ci-dessus) étaient nombreux à exiger un changement à leur arrivée : l’entrée à côté de laquelle ils se croyaient placés n’était qu’une sortie de secours sans trafic, le stand voisin était celui d’un concurrent direct, l’absence de ventilation faisait courir un risque sanitaire à la charcuterie située trop loin d’une entrée etc…
Toute la journée d’installation consistait donc à modifier les emplacements, réduire ici la largeur d’une allée, fermer ici une issue de secours, permettre l’installation de stands extérieurs sur la voie de circulation pompiers etc…

C’est donc seulement une heure avant l’arrivée des officiels, pour leur visite inaugurale, que la commission de sécurité, qui avait subordonné son accord à des conditions strictes, pouvait passer constater des changements qui faisaient courir un risque potentiel. Pas question pour G. Comas, responsable de la commission d’autoriser l’ouverture ! Pas question pour M. Paccou d’obtenir le déplacement des stands installés !

Dans un climat « légèrement tendu », c’est finalement le maire Gérard Larcher qui prenait la décision d’ouverture. Le rajout de quelques extincteurs, et le dégagement de quelques issues de secours, condamnées à nouveau dix minutes après le départ de la commission, mettaient fin au différent, et la Foire ouvrait, avec la promesse que l’an prochain les normes de sécurité seraient parfaitement respectées…

Les animations

Outre les stands commerciaux, c’est sur le nombre et la qualité des animations que le Comité de Foire comptait pour attirer le public. Elles étaient nombreuses !

L’édition de 1995, par exemple, comprenait :

  • -les 9,10 et 11 juin saut à l’élastique, à partir d’une grue de 60 mètres de hauteur,
  • -le 10 juin une soirée dansante retransmise par France Inter,
  • -les 13 et 14 juin, un critérium du jeune pilote, organisé par l’Automobile Club de l’Ouest, avec des véhicules motorisés réduits, pour enfants jusqu’à 12 ans,
  • -du 12 au 18 juin, une exposition consacrée au Tunnel sous la Manche, avec évocation de la France et de la Grande Bretagne, de chaque côté d’un grand passage cylindrique, dans lequel le Président de la République rencontrait la Reine d’Angleterre,
  • -un mur d’escalade pendant toute la durée de la Foire,
  • -deux feux d’artifices les 10 et 17 juin au soir,
  • -les 16,17 et 18 juin : baptêmes de l’air gratuits en hélicoptère,
  • -le 18 juin : un gigantesque vide greniers sur le parking de Carrefour

… sans compter la présence des manèges, la grande roue, les autos tamponneuses et toutes les baraques de la fête foraine, durant toute la période la Foire.

Beaucoup de ces animations étaient des succès… mais le public qu’elles attiraient n’allait pas toujours, pour autant, visiter les stands de la foire commerciale. Elles étaient coûteuses : 82 000 francs pour deux feux d’artifice. 75 000francs pour faire venir Miss France sur la Foire etc…

Et certaines étaient un échec. Par exemple l’exposition consacrée au tunnel sous la Manche devait installer trois camions de décors, maquettes diverses. Mais un seul était arrivé, et la reine avait promené sa couronne dans un chapiteau désespérément décevant !

Une mention particulière pour le vide-grenier. A l’époque il y en avait très peu, et leur succès était considérable. Pour respecter la réglementation, la responsable de l’animation avait ouvert des listes d’inscription, exigeant un justificatif de domicile. Tout le parking avait été découpé en emplacements numérotés à l’aube, et à l’ouverture, chaque exposant se voyait précisé son emplacement à son arrivée, après vérification de son inscription.

le vide grenier (coll JC Foury)

Organisation parfaite … sauf que 400 personnes qui se présentent au même moment à un bureau de contrôle… cela fait un bouchon énorme, que les 30 premières voitures suffisent à bloquer toutes les allées, que les exposants suivants ne pouvant accéder à leur emplacement s’installent n’importe où… Bref pendant des heures un grand n’importe quoi, avant de renoncer à toute forme d’organisation et de permettre aux exposants de s’installer à leur gré !

La tenue de la Foire

Chaque année la Foire se déroulait au même rythme. Un premier weekend réussi, qui donnait le sourire aux exposants.

Le lundi, encore un peu de trafic, de nombreux commerces du centre ville étant fermés. Des visiteurs du weekend qui reviennent achever une négociation et finaliser un achat.

Le mardi : un calme plat qui chagrine les exposants… Mais ceux-ci ont encore à l’esprit la réussite du weekend.

Le mercredi : beaucoup de familles avec enfants. Des classes entières qui viennent à la Foire. Mais seuls quelques marchands de glace en tirent un petit profit. Quelques exposants plient bagage. D’autres renégocient la location de leur stand. Marcel Paccou passe sa journée à calmer les agités.

Le jeudi, les ventes du weekend ont été oubliées. Les exposants les plus calmes sont simplement furieux. Les plus agités sont franchement hostiles. Il faut dire qu’il attendaient entre 30 et 40 000 visiteurs (selon le bilan de la foire précédente, publié dans les médias, et augmenté de 10% chaque année en dehors de toute réalité ). Une année, il faut faire intervenir une brigade de policiers pour calmer les forains. Marcel Paccou n’ose plus venir sur la Foire, et les membres du Comité s’enferment dans la caravane qui leur sert de bureau.

Le vendredi nous avons un argument pour retenir les exposants : effectivement cette journée est tout aussi mauvaise que les précédentes, mais ce serait ridicule de partir à la veille d’un second weekend qui sera encore meilleur que le premier. Sommes-nous convaincants ? Bon gré mal gré, les exposants sont bien obligés de rester !

Et le second weekend est un succès. Notre président réapparait et nombre d’exposants s’excusent de leur mauvaise humeur. Ils feront leur bilan plus tard, mais pour le moment c’est sur une note satisfaisante qu’ils terminent cette foire. Plusieurs reviendront…

la foire de 1996 Coll JM Gueritte

La joie d’être trésorier

La ville aide le Comité en mettant à sa disposition son personnel et ses moyens techniques, et elle lui verse chaque année une subvention de l’ordre de 70 000 francs, pour couvrir les travaux qu’il nous faut exécuter sur le site. En retour, Marcel Paccou se voit fortement conseiller de professionnaliser son comité en y intégrant quelques professionnels de la gestion.

Mais il est bien difficile de brider quelqu’un qui a toujours travaillé seul, et ne s’intéresse qu’à l’aspect commercial de la manifestation. Personnellement je n’y resterai que quelques années, mais Jean-Christophe Foury résiste plus longtemps avant de jeter l’éponge à son tour :

-Marcel, vous avez toujours facturé une TVA à nos exposants, mais je ne vois pas à quel moment nous la reversons au Trésor ?

Voyons, mon cher, comme association loi de 1901, nous ne sommes pas assujetti à la TVA !

-Mais dans ce cas pourquoi une TVA sur les factures que nous donnons à nos exposants ?

-C’est pour leur permettre de récupérer 20.6% de leur facture : ils y tiennent beaucoup !

Aïe, aïe, aïe ! Donc, nous permettons à nos exposants de récupérer une TVA… que nous ne reversons pas au Trésor. En cas de contrôle fiscal, qui porterait sur les 5 dernières années, le fisc peut nous réclamer près d’un million !

Le Comité s’empresse d’écrire aux services fiscaux pour faire savoir que l’association souhaite désormais être assujettie à la TVA, et tout le monde croise les doigts en souhaitant qu’il n’y ait pas de contrôle sur les années antérieures. Il n’y en aura pas !

Mais naturellement, le bénéfice de la Foire chute immédiatement !

C’est aussi le trésorier qui vient sur les stands encaisser les factures impayées pour apprendre qu’elles ont été payées en espèces au président… qui pense avoir utilisé l’argent pour rembourser des exposants mécontents, le tout sans établir d’avoir, ni de reçu, ni pouvoir donner aucun élément permettant de tenir une comptabilité…

-Marcel, le restaurateur s’est engagé par contrat à payer un loyer, et à fournir gratuitement deux animations, or il n’a encore rien payé, il nous présente la facture des animations, et prétend avoir servi 45 repas à des gens que vous auriez invités durant la Foire ?

-Marcel, les forains m’affirment que vous avez pris des accords avec eux qui ne correspondent pas du tout à ce que nous avions arrêté… 

Et il y aurait encore tellement de souvenirs à évoquer !

collection Daniel Czerniejewski

Par exemple le petit train utilisé par la Foire pour faire la navette entre la mairie et le Bel-Air… Acheté par Marcel Paccou quelques années avant, sans facture, il n’a pas de carte grise. Du coup, aucune compagnie n’accepte de l’assurer. Tant pis : le risque d’un accident est faible.

Serait faible si son chauffeur n’arrosait pas copieusement chacun de ses voyages, terminant le dimanche soir dans un état d’ébriété avancé. Heureusement les passagers de son dernier trajet croient à une plaisanterie quand il finit sa course dans le chapiteau sans pouvoir s’arrêter et ils l’applaudissent. Il n’y a pas de blessés !

En 2024 les foires régionales sont de moins en moins nombreuses. Elles sont concurrencées par les journées de soldes, les ventes promotionnelles… Et les associations de consommateurs multiplient les avertissements : les bonnes affaires y sont rares et certaines méthodes de vente, souvent à la limite de l’escroquerie.

La Foire Régionale de Rambouillet aurait sans doute pu se poursuivre encore quelques années, mais elle était de toutes façons condamnée, et pas seulement par l’absence de locaux adaptés.

Aujourd’hui cette Foire –qui a malgré tout existé durant 22 ans! – est oubliée, et si la fête de la Saint Lubin évoque les foires d’antan, il s’agit de foires beaucoup plus anciennes. Souhaitons lui de continuer longtemps à attirer le public vers notre centre-ville !

Christian Rouet
août 2024

PS : il n’est pas toujours facile de contenter le public. Pour preuve cette lettre de réclamation envoyée au Progrès de Rambouillet (publiée le 18 septembre 1932) !

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