Rambouillet et les arbres

Il n’existe pas d’arbres « remarquables » dans Rambouillet. En tous cas pas si l’on se réfère à la définition qu’en donne l’association A.R.B.R.E.S. (Arbres Remarquables: Bilan, Recherche, Études et Sauvegarde) qui délivre ce label.

Pour elle les critères sont : l’âge (qui dépend de l’espèce), des critères physiques ( hauteur, circonférence), historiques ( peut-on le rattacher à un personnage, à une légende?), biologiques ( une adaptation particulière au milieu, un « fonctionnement » original), et des critères esthétiques.

Nous aurions pu citer le vieil orme de la Villeneuve, qui aurait été planté pour l’avènement d’Henri IV.

le Vieil-Orme

Il a été plusieurs fois consolidé et sauvé. Le 15 pluviôse an X (4 février 1802) son abattage avait déjà été décidé, mais l’arrêté municipal n’avait pas été appliqué, et en 1836 l’historien Seguin avait pu mentionner sa belle allure et sa bonne santé.
Mais il a fallu l’abattre en 1981 parce qu’il devenait dangereux et ne pouvait plus être consolidé.

le chêne Montorgueil

Aujourd’hui c’est devant la Bergerie Nationale, au bord de son étang, que subsiste le chêne Montorgueil, planté vers la fin du Moyen-Age.

Mais si l’on sort de la ville, la forêt de Rambouillet en 1984 abritait 26 arbres remarquables (25 chênes et 1 hêtre). Deux ont été ajoutés depuis à cette liste (voir le site du CERF) : les chênes de la « voute neuf » et de ‘l’ascension », mais 14 sont mourants ou déjà disparus.

Pour un historien, la mort d’un arbre millénaire est une catastrophe, car il s’agit d’un monument historique. Pour un forestier, un arbre est un être vivant, et sa mort est nécessaire pour que la forêt poursuive son développement naturel.

Sans doute cinq arbres de la liberté ont-ils été plantés à Rambouillet, comme dans la plupart des villes, mais aucun n’est resté en place très longtemps. (voir article : les arbres de la liberté)

Le dimanche 19 juin 1927 une Fête de l’arbre a été organisée à Rambouillet , par le Comité Pastoral et Forestier du Touring Club de France.

Partis à 7h18 de la gare des Invalides, et arrivés à 8h46 en gare de Rambouillet, des centaines d’excursionnistes ont été reçus par M.Roux, maire de Rambouillet. Discours et échanges de vues. L’idée d’une journée nationale de l’arbre, qui aurait pu avoir lieu chaque 11 novembre est retenue, mais n’aura pas de suite.

A 15h30, réunis devant l’étang de Coupe-Gorge, les participants assistent tout d’abord au couronnement de la jeune Reine de la Forêt : la petite Andrée Bruneau, 12 ans, fille d’un garde forestier, entourée de deux des meilleurs élèves de Rambouillet : Albert Lahaye, neuf ans, Roi de l’Arbre, et Suzanne Gonnet, neuf ans, Reine des Oiseaux.

Ils donnent les premiers coups de pelle, pour la plantation symbolique d’un thuya -qui ne semble pas avoir survécu.

 Ecoutons Marie Roux, toujours aussi éloquent:

« Mais si l’amour de la forêt implique l’amour des arbres, il faut néanmoins reconnaître que chacun n’a pas une forêt à sa porte et cependant nombreux sont ceux qui aiment l’arbre pour lui-même, l’arbre isolé; celui par exemple dont la ramure chétive répand une ombre menue sur les petits jardinets qui fourmillent aux environs des grandes villes, ou encore l’arbre fruitier, dont la récolte procure un dessert agréable, ajoutant à son parfum naturel celui de la gratuité.

Je ne parlerai point de l’influence des arbres et de la forêt sur les climats, sur la salubrité, sur le régime des pluies. Je ne dirai rien non plus de leur importance au point de vue économique, ni de leur contribution à la défense nationale. Ce sont là autant de sujets, dont chacun d’eux pourrait faire l’objet de conférences intéressantes » (le Progrès de Rambouillet, 24 juin 1927).

Beaucoup plus près de nous, une plantation de cinq magnolias a lieu le 18 mars 2012 à l’occasion de la visite à Rambouillet de Kalyan Banerjee, président du Rotary International.
Elle célèbre la reconstitution à l’identique de l’arborétum détruit par la tempête de 1999, derrière la laiterie du parc du château.
Le président du sénat Gérard Larcher s’est associé à leur plantation.

Kalyan Banerjee, son épouse et G. Larcher

Les Rambolitains bénéficient d’un environnement particulièrement agréable, et la fermeture durant deux mois de leurs parcs et forêts leur ont fait apprécier encore plus leurs arbres – qu’ils soient remarquables ou non.

Christian Rouet

L’association rambolitaine PARR a mis en ligne sur son site, sous la signature de Michel Paris, illustré par Pierre-Yves Burgaud, un dossier sur les arbres présents à Rambouillet. Vous pouvez le consulter ici

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