Louis Bascan
En choisissant de donner son nom au collège, puis au lycée de Rambouillet, les Rambolitains ont honoré Louis Bascan, et ont évité qu’il ne tombe dans l’oubli.
Mais si tous connaissent son nom, beaucoup pensent qu’il s’agit du premier directeur du Lycée, d’autres évoquent un professeur ou d’un directeur arrêté durant la guerre et mort en déportation …
Un peu de vrai, et beaucoup de faux. Rappelons donc ici qui était Louis Bascan, et ce qui le rattache réellement à notre ville.

Louis naît le 9 novembre 1868. Son père, Paul, est artisan-tailleur, installé à Paris dans le quartier des Halles et sa mère le destine très tôt au métier d’instituteur.
Doué pour les études il réussit en 1884 le concours d’entrée à l’Ecole Normale de Beauvais, et trois ans après il obtient son premier poste d’instituteur dans l’Oise.
En 1888 il obtient une bourse d’études de deux ans afin de rédiger un mémoire de littérature en Angleterre.
Et en 1890 il est nommé professeur à l’Ecole Normale de Laval.
A cette époque de nombreux enseignants sont franc-maçons. Louis est initié en 1894 dans la loge « Etoile de l’Espérance » du Grand Orient de France de Beauvais, et l’année suivante il reçoit les grades de Compagnon et de Maître.
A la rentrée scolaire de 1906, il est nommé directeur-suppléant de l’Ecole Primaire Supérieure Professionnelle de Rambouillet en remplacement du directeur titulaire, gravement malade, et après le décès de celui-ci, il est titularisé comme directeur le 17 janvier 1907.

Il occupe ce poste jusqu’à la fin de l’année scolaire 1919, et, souhaitant sans doute alléger ses responsabilités en raison de la mauvaise santé de son épouse, il obtient alors un poste de professeur d’anglais au lycée Jean-Baptiste Say de Paris, poste qu’il conserve jusqu’à sa retraite, le 1er octobre 1927.
Son activité professionnelle à Rambouillet est développée dans un article consacré à l’Ecole Primaire Supérieure Professionnelle, elle ne sera donc pas évoquée davantage ici.
Ses mérites de directeur et d’enseignant sont reconnus puisque le Ministère de l’Instruction Publique et des Beaux Arts lui attribue en 1908 la médaille de bronze, en 1911 celle d’argent, et le 22 juillet 1914, celle de vermeil.
Durant ces années passées tant à Rambouillet qu’à Paris, il poursuit son engagement maçonnique. En mai 1907, il rejoint la loge des » Amis philanthropes et discrets réunis » de Versailles. Il en est Vénérable au début des années vingt, et à nouveau au milieu des années trente, élu alors « Très Sage du chapitre » fonction qu’il conserve jusqu’à la guerre. Entre 1923 et 1933, il occupe même les hautes fonctions de Grand Chancelier.
En parallèle il adhère à la Ligue des droits de l’homme et devient en 1910 président de l’Amicale des instituteurs de Seine-et-Oise. Dans les années vingt il fonde en complément l’association » Les Amitiés Laïques « .
Lorsqu’éclate la seconde guerre mondiale, il est retraité à Viroflay. Il a 72 ans en 1940, mais n’envisage pas un instant de cesser de se battre pour la défense des idées républicaines qu’il estime bafouées par un gouvernement qui de surcroit pactise avec les nazis.
Il entre donc dans la résistance, dans les mouvements Libé-Nord (groupe de Versailles) et Ceux de la Libération (groupe de Saint-Germain-en-Laye), et y joue un rôle actif, pour recueillir des renseignements, réaliser et distribuer des tracts, établir des faux papiers …
Dénoncé à la gestapo le 27 juin 1944, il est arrêté à la prison Saint-Pierre de Versailles, transféré ensuite à Fresnes puis déporté le 15 août à Buchenwald, sous le matricule 78489.
C’est là qu’il meurt à 76 ans, le 8 novembre 1944, épuisé par la fatigue et la dysenterie.

En reconnaissance de son engagement dans la Résistance, il reçoit à titre posthume le 31 mars 1947 la médaille de la Résistance, et le 1er novembre 1947 il est élevé au grade de sous-lieutenant au titre du réseau « Ceux de la Libération. »
Une rue de Viroflay porte son nom.

Le 12 mars 1948, le nom de collège Louis Bascan est donné à l’EPS, et le 27 avril 1948 une plaque commémorative est posée dans la cour de son ancienne école.
Son nom sera également donné plus tard au Lycée de Rambouillet.
Christian Rouet
Merci à Christian Rouet pour cet excellent article sur Louis Bascan
Il existe aussi une biographie rédigée par Didier Fischer professeur
d’histoire au Lycée et publiée autour de 2014 et que la médiathèque
possède
Pour l’avoir lu en son temps , je crois me souvenir que le lycée de
Rambouillet n’a pris le nom ,officiellement ,de Louis Bascan
qu’ en 2000 ?