Il s’agit d’un « pays traditionnel français », situé au sud-ouest de l’Île-de-France, limité par le Mantois au nord, le Drouais à l’ouest, la Beauce au sud, et l’Hurepoix à l’est.
(la région de Versailles, qui lui semble rattachée, sur la carte ci-contre, présente des caractéristiques spécifiques qui ne permettent pas de la classer dans un « pays traditionnel » ).
Le « pays d’Yveline » doit son nom à l’ancien massif forestier de l’Yveline, qui allait du Montfortois à l’ouest, à l’Hurepoix, à l’est.Il existe encore au-travers de la forêt de Rambouillet, l’une des plus vastes et des mieux préservées de France. Mais depuis le XIXème siècle cette appellation a été souvent remplacée par celui de Haute Vallée de Chevreuse. En 1968, le département de Seine-et-Oise a été remplacé par ceux des Yvelines, de l’Essone et du Val-d’Oise.
Pourquoi « Yvelines » et non « Yveline » ? C’est au poète versaillais Jehan Despert que l’on doit cette idée. « Avec un « s », Yvelines, ça faisait plus riche », expliquera-t-il plus tard, pour justifier ce pluriel … bien singulier.
On doit la première mention de la forêt d’Yveline à Grégoire de Tours lorsque Clovis, roi des Francs, cède celle-ci à l’Église de Reims.
Le pays est ensuite mentionné à plusieurs reprises dans des actes du VI et VII siècle, mais son histoire commence vraiment sous les Capétiens.
En 997 Robert le Pieux, fils d’Hugues Capet, donne à l’Abbaye Saint-Magloire de Paris « la dîme de tous les troncs de la forêt d’Iveline ». À la même époque, il fait construire dans le pays d’Yveline un château à Saint-Léger-en-Yvelines pour son domaine de chasse ainsi que deux autres forteresses, l’une à Montfort l’Amaury sur la route de Paris, l’autre à Épernon sur la route de Chartres. Il confie la garde de celles-ci à un chevalier nommé Guillaume de Hainaut qui devient le premier seigneur de Montfort
À partir du XIe siècle, de grands défrichements sont entrepris par des ordres monastiques ou des seigneurs. De nombreux établissements religieux voient le jour comme des abbayes: Neauphle-le-Château (1078), Clairefontaine (1100), Houdan (1105), les Hautes Bruyères (1115), les Vaux de Cernay (1150), Granchamp (vers 1150), Saint-Rémy-des-Landes (1160), Notre-Dame de l’Ouïe (1163), Notre-Dame de la Roche (1196), Port-Royal des Champs (1204).
Plusieurs prieurés voient également le jour comme Saint Thomas d’Épernon (1053), Bazainville (1064), Saint Laurent de Montfort (1072), Maule (1076), Saint-Martin-de-Bréthencourt (1104), les Moulineaux (1166), le Planet (fin du XIIe siècle), .
En 1224, la famille des Montfort, qui a la charge de la garde héréditaire de l’Yveline, obtient que celle-ci soit érigée en comté d’Yveline, qui prend rapidement le nom de comté de Montfort,
En 1292, Yolande de Montfort, héritière des comtes de Montfort s’unit à Arthur II, duc de Bretagne. Le comté de Montfort devient ainsi une possession bretonne pendant près de deux siècles et demi. Il revient à la couronne de France, par le mariage entre la duchesse Anne de Bretagne et Louis XII, et c’est donc dans un château français que François 1er meurt en 1547 à Rambouillet.
Mais naturellement, pour le petit peuple d’Yveline, être français ou breton n’a pas eu de sens.
Le développement des villes profite avant tout de la présence de Paris, énorme marché de consommation qui absorbe les productions de grains de la Beauce, le vin des 42 000 ha de vigne d’Ile de France, le bois de chauffage et tous les produits nécessaires à la vie de la capitale.
Ce sont les facilités d’accès le long des voies royales qui permettent le développement de marchés locaux, et l’émergence de certaines communes, comme plus tard se développeront les villes desservies par le chemin de fer, et encore plus tard celles qui bénéficient d’une sortie d’autoroute.
Mais s’y ajoute une activité spécifique à la forêt d’Yveline : la chasse. Elle explique le développement de relais de chasse, la concentration de métiers liés au cheval, puis de villes dont Rambouillet est la meilleure illustration.